« Vertières pour moi est une mémoire pour tous, une inspiration pour demain »

Je parle de ce que je ressens. Ce n’est pas une vérité absolue, mais c’est mon constat, mon émotion. J’entends et accepte les critiques, d’un côté comme de l’autre. Des voix de la communauté d’accueil s’interrogent, certaines voix de la collectivité haïtianno-québécoise expriment leur désaccord. Je ne nie pas ces divergences. Mais devant ce geste — une station de métro nommée Vertières — je sens monter en moi une force qui m’oblige à parler.

Le peuple haïtien se meurt.

Chaque jour, les crimes, les assassinats, les meurtres, les tueries font désormais partie de notre quotidien. À cela s’ajoutent d’autres drames silencieux : ceux et celles qui meurent faute de soins, parce que nos hôpitaux sont fermés. Ceux et celles qui choisissent le suicide après avoir subi l’horreur d’un viol collectif. Ceux et celles qui n’ont plus accès aux ARV contre le VIH, ni aux médicaments essentiels contre la tuberculose. Ceux et celles qui meurent encore du choléra.

Retourner dans les ruines : manipulation ou stratégie ?

L’image est implacable : des murs fissurés, des maisons éventrées, des quartiers entiers réduits à des carcasses de béton. C’est le visage actuel du bas de Delmas, de Solino et des zones environnantes. Et pourtant, dans ce décor apocalyptique, les groupes armés appellent la population à revenir vivre dans leurs quartiers.

Haïti sous tutelle déguisée : l’heure de la réappropriation nationale

Le 20 août 2025, l’Organisation des États Américains (OEA) a présenté une feuille de route pour « sauver » Haïti. Budget colossal : 2,6 milliards de dollars. Six piliers bien choisis : sécurité, gouvernance, élections, aide humanitaire, développement durable, économie. Un vocabulaire séduisant, une promesse de cohérence et de synergie avec la CARICOM, l’ONU, la mission multinationale dirigée par le Kenya, la BID, l’OPS, et tant d’autres acteurs étrangers.

La nature reprend toujours sa place

Depuis plusieurs mois, un phénomène discret mais révélateur attire l’attention : Haïti est en train de redevenir plus verte. Là où les paysages s’étaient appauvris au fil des années à cause de la coupe massive d’arbres pour la production de charbon, on observe aujourd’hui une régénération inattendue.

234 ans du Bwa Kay Iman : l’héritage qui nous oblige

Il y a 234 ans, dans la nuit du 14 août 1791, nos ancêtres se sont levés au Bwa Kay Iman pour dire non à l’esclavage, oui à la liberté, et oui à l’unité. Ce n’était pas seulement un rassemblement, mais l’acte fondateur d’une conscience nationale : la Mounité haïtienne.

Éditorial

« Vertières pour moi est une mémoire pour tous, une inspiration pour demain »
Le peuple haïtien se meurt.
Retourner dans les ruines : manipulation ou stratégie ?
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Hôpital de Mirebalais pillé : symptôme d’un État à bout de souffle
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Jeune diplômé et chômeur : une équation haïtienne insoutenable

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