Réflexion sur une capitale en détresse
Il fut un temps où Port-au-Prince brillait d’un éclat singulier. Dominant la baie avec ses maisons colorées, ses marchés animés, ses places publiques pleines de vie, la ville était un symbole de la fierté haïtienne. On y croisait des écrivains, des marchands, des étudiants, des rêveurs. L’effervescence de la capitale incarnait l’âme d’un pays qui, malgré ses blessures, refusait de plier.
Ce que nous voyons, c’est une ville en ruine morale autant que physique.
La vie sociale s’est effondrée. Les écoles ferment. Les hôpitaux ne reçoivent plus. Les routes sont barrées, les commerces désertés, les quartiers autrefois joyeux sont devenus des zones de guerre. La misère, déjà omniprésente, s’est transformée en enfer organisé.
Et pourtant… dans les regards fatigués des Port-au-Princiens, il reste des braises d’espoir.
L’espoir que la communauté internationale ne détournera pas le regard. L’espoir que la société civile continuera de s’organiser. L’espoir qu’un jour, un véritable leadership émergera, un leadership qui servira le peuple au lieu de le trahir.
Port-au-Prince est tombée, mais elle n’est pas morte. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une prise de conscience collective, un refus de normaliser la barbarie, un engagement à restaurer la dignité de la ville et de ceux qui y vivent.
Parce que la perle des Antilles peut encore briller, si l’on a le courage d’en chasser l’ombre.
Source journal la diaspora
© Copyright 2025. Fòs Chanjman Nasyonal. All Rights Reserved